Bibliothèque de l’Ordre, Jeudi 16 Juin. Tout le monde croyait que l’affaire Lafarge, vieille de plus de cent soixante ans était enterrée. Mais la découverte de documents exceptionnels, par Edouard de Lamaze arrière-petit-neveu d’une protagoniste de l’intrigue, Emma Lamaze, vient de donner un souffle nouveau à cette mystérieuse affaire.

Le 19 septembre 1840, Marie Lafarge était condamnée à la prison à perpétuité pour avoir empoisonné à l’arsenic son époux, Charles Lafarge, au seul motif que tout chez lui, lui déplaisait. Distinguée et parisienne, elle avait épousé un limousin frustre et brutal. Le procès fait à l’époque grand bruit et, de la province jusqu’à Paris, tout le pays ne parle plus que de « la bâtarde orléaniste devenue empoisonneuse ». On la dit en effet descendante de Philippe Egalité, un Orléans, par Madame de Genlis.

Mais, à l’appui des documents nouvellement découverts, Edouard de Lamaze fait rebondir l’affaire et déclare que Marie Lafarge fut, à tort, accusé de l’assassinat de son époux. Cette dernière aurait été victime d’une horrible machination politique. Les défenseurs de cette thèse rêvent désormais d’un éventuel procès en réhabilitation.

Comme le dit Edouard de Lamaze quand on est avocat rien n’est plus frustrant que d’assister à une erreur judiciaire.

Pas une mouche n’a volé pendant l’heure de la conférence dans la bibliothèque de l’Ordre pleine à craquer où beaucoup n’ont pu s’asseoir.
Elle s’est terminée sous des applaudissements nourris. Alain Decaux était passionné et toute l’assemblée a chaudement félicité Edouard de Lamaze.

Beaucoup de membres du barreau ont même suggéré une réouverture du procès…

Lexnews - Dépêche