Edouard de Lamaze veut unir les professions libérales, Géomètre, Avril 1997
Délégué interministériel aux professions libérales et avocat Edouard de Lamaze a déjà proposé vingt mesures au gouvernement depuis sa nomination en septembre 1996, presque toutes acceptées.
Portrait d'un homme double.
Hélène Alvares Correa
Jeune avocat à la cour d'appel de Paris, ancien membre du bureau de l'UNAPL et du conseil de l'Ordre des avocats, Edouard de Lamaze est un homme à deux visages. Il a été nommé délégué interministériel aux professions libérales par décret en conseil des ministres, le 26 septembre 1996, mais il exerce toujours son métier d'avocat. Le professionnel n'a pas abandonné le "politique".
C'est aussi un homme à deux voix car quand il parle, "c'est à la fois au nom du gouvernement et au nom des professions libérales".
Treize signatures par treize ministres
C'est un homme au double passé à la fois ordinal et syndical : président (1992-1993) et président d'honneur de l'Union des jeunes avocats de Paris (UJA), puis président (1994-1995) et président d'honneur de la Fédération nationale des unions de jeunes avocats (FNUJA).
C'est un homme libéral - une "première" et une vraie chance pour les 600 000 professionnels libéraux. Sa nomination est pour lui "un très beau signe" du gouvernement qui a pris conscience de la nécessité de soutenir les professions libérales ayant cette mission particulière de "colloquer avec le client". Etre nommé délégué interministériel aux professions libérales n'est pas rien : treize signatures par les treize ministres concernés ! Une lourde charge puisqu'il s'agit "d'assister le Premier ministre et d'assurer la coordination des activités des différentes administrations intéressant les professions libérales".
Sa délégation assure le secrétariat du Comité interministériel des professions libérales et il préside la Commission permanente de concertation des professions libérales, lieu de débats et de propositions. Ces propositions sont faites au ministre des PME, du Commerce et de l'Artisanat, Jean-Pierre Raffarin, qui décide ou non de leur exécution. "C'est un circuit complet, qui na jamais existé avant". Et aussi une petite révolution. Edouard de Lamaze est un homme actif. Depuis sa nomination, il n'a pas chômé. Vingt mesures ont été proposées et acceptées pour la plupart.
L'obtention du statut sur les baux commerciaux locatifs des professions libérales l'intéresse particulièrement : "Il y avait un vide juridique comblé aujourd'hui". D'autres mesures seront proposées lors du prochain comité interministériel, avant l'été, dont une "charte des jeunes" qui lui tient beaucoup à coeur.
Travailler ensemble au profit du client
Car c'est un homme qui se passionne pour les jeunes, comme son itinéraire le montre. L'essentiel pour lui est de "leur donner les moyens d'intégrer les entreprises". Il travaille donc sur leurs conditions de collaboration et d'acquisition des parts de SEL (1), en espérant obtenir la déductibilité des intérêts d'emprunt. Il souhaiterait qu'ils soient mieux orientés et plus mobiles : "Ce n'est pas normal qu'un bac + 7 soit au chômage. Il doit pouvoir être dirigé vers les professions complémentaires". Pour cela, il est en train de mettre sur pied des "centres de formalité de création des professions libérales", sortes de chambres de métiers.
C'est aussi un homme d'avenir. "Les professions libérales doivent aborder le troisième millénaire avec une conscience propre : celle de conseil, car nous entrons dans lère des services". Mais, pour lui, les professions libérales doivent s'unir. Finie la petite guerre entre les uns et les autres : "Nous entrons aussi dans l'ère de l'interprofessionnalisme". Et pour cela il veut mettre sur pied une société interprofessionnelle dans laquelle l'ensemble des acteurs économiques libéraux d'un projet pourraient travailler ensemble "au profit du client".
Enfin, c'est un homme charmeur qui aime la nature et la chasse et qui a séduit ses concitoyens, puisqu'il a été élu maire de sa petite commune, ce dont il s'avoue très fier.
(1) Sociétés d'exercice libéral.